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Vingt arguments du Juge aux Affaires Familiales pour convaincre de l'intérêt d'une médiation familiale




Vingt arguments du Juge aux Affaires Familiales pour convaincre de l’intérêt de la médiation familiale.

(Avec l’aimable autorisation de Marc Juston Juge aux Affaires Familiales. TGI Tarrascon.)

 

1°) Devant le médiateur, vous allez pouvoir exprimer vos souffrances ou vos rancœurs, « vider votre sac », sortir tout ce que vous avez sur le cœur, et l’autre va l’entendre. A deux il vous était impossible de vous parler et de vous faire entendre, mais grâce à la présence du médiateur, qui est un professionnel de la communication, chacun va pouvoir entendre le ressenti de l’autre.

 

2°) Vous allez pouvoir mieux comprendre ce qui s’est passé entre vous, comment vous en êtes arrivés à ce point de la crise. On ne peut pas repartir sur de nouvelles bases et reconstruire l’avenir tant qu’on ne s’est pas expliqué sur le passé. Vous vous sentirez soulagé et apaisé d’en avoir parlé et ensuite vous serez mieux.

 

3°) La médiation n’est pas destinée à vous réconcilier, mais à ce que vous puissiez retrouver un minimum de communication pour exercer ensemble vos responsabilités de parents, réorganiser le mieux possible un cadre de vie pour les enfants et votre cadre de vie à chacun.

4°) Votre enfant ira très mal si vous continuez à vous faire la guerre. Ce qui est destructeur pour lui, c’est le conflit de ses parents ! Votre enfant vous aime tous deux, il est constitué de vous deux et quand vous vous faites la guerre, c’est la guerre à l’intérieur de lui, entre les deux moitiés de lui-même. Même si vous ne la manifestez pas, l’enfant ressent l’hostilité entre ses parents et cela le perturbe gravement. Pensez aux échecs scolaires, à l’agressivité, la violence ou la consommation de stups des enfants déchirés par le conflit de leurs parents.

5°) Les enfants vont toujours mieux dès qu’ils savent que leurs parents vont en médiation, qu’ils font l’effort pour eux d’accepter de se rencontrer et de se parler. Cela leur redonne confiance pour leur futur. Ils se sentent moins coupables de votre rupture.

6°) Ce conflit, y compris judiciaire, est destructeur, non seulement pour votre enfant, mais pour chacun de vous. Or vous avez besoin de paix et d’utiliser toute votre énergie pour vous reconstruire, et vous bâtir un avenir plus prometteur que le passé.

7°) En médiation, vous allez « calmer le jeu » entre vous, faire le point, apaiser vos tensions. Vous allez mieux vous comprendre ; vous serez alors capables de trouver vous-mêmes, avec l’aide du médiateur, des solutions qui seront satisfaisantes pour chacun. Vous pourrez bâtir vous-mêmes les accords qui vous conviendront. Si vous ne parvenez pas à trouver d’accords, alors je trancherai, mais au moins vous aurez essayé.

 8°) C’est très difficile ce que je vous demande, et je comprends parfaitement que vous n’ayez pas envie de vous rencontrer et de vous asseoir côte à côte, parce que chacun de vous se sent blessé. Mais c’est un effort que vous devez faire, pour votre enfant d’abord, et pour vous-mêmes. Ensuite vous serez fiers de l’avoir fait. Et vous me remercierez. C’est ce que disent tous les gens après la médiation !

9°) Le premier critère de l’intérêt de l’enfant, c’est que ses parents s’entendent. Aux deux sens du mot. Et pour s’entendre il faut s’écouter, et se parler. En médiation vous réapprendrez à vous parler et à vous écouter, à vous respecter en tant qu’individus et en tant que parents, car si Mr/Mme n’est plus votre conjoint, il/elle demeure à jamais le père/mère de votre enfant.

10°) En mettant au monde votre enfant, vous avez pris l’engagement envers lui de lui donner deux parents, responsables de lui et qui l’éduqueront ensemble. Votre enfant a besoin d’être rassuré sur ce point. Vous êtes condamnés à vous entendre.

11°) Vous devez rester parents, non plus comme un couple, mais comme une équipe qui joue gagnante dans le même camp : celui de l’enfant.

12°) En médiation vous allez apprendre à mieux communiquer pour pouvoir fonctionner ensemble comme parents. Vous allez vous recentrer sur les besoins de votre enfant ‘ rechercher comment vous pouvez vous organiser au quotidien et dans le futur pour qu’il aille le mieux possible. Voir quel cadre de vie organiser pour que chacun de vous lui apporte ce dont il a besoin, car vous êtes très complémentaires. Rechercher comment chaque parent pourra apporter à l’enfant ce qu’il a de meilleur.

13°) Cela vous rassurerait d’avoir un jugement immédiatement. Vous pensez que ce serait plus net et plus facile pour vous. Mais mon jugement ne réglera rien du tout. Le problème essentiel, c’est celui de votre relation, qui fonctionne pal. Aucun jugement ne peut résoudre un problème relationnel. Un beau jugement ne servira à rien si vous continuez à vous détester, vous dénigrer, vous faire la guerre, à vous servir de votre enfant pour régler vos comptes, ou même simplement si vous n’êtes pas capables de communiquer.

14°) Pensez-vous ce que vous allez, pendant les 18 ans de la vie de votre enfant, revenir vers moi pour que je prenne les décisions à votre place ? Préférez-vous passer votre temps chez les juges et les avocats au lieu de tenter raisonnablement de vous entendre ?

15°) Le bien-être de votre enfant dépend essentiellement de vous, et non pas de la décision que je vais rendre. Ce n’est ni au juge, ni à l’avocat d’élever votre enfant, c’est à vous seuls. C’est vous qui connaissez le mieux votre enfant, ses besoins, ses rythmes, ses désirs. Pas le juge, qui ne connaît pas votre enfant. C’est vous les parents qui êtes le mieux placés pour prendre les bonnes décisions.

16°) Vous avez la capacité de trouver vous-mêmes les bonnes solutions. Vous l’avez bien fait lorsque vous étiez ensemble ! Grâce à ce processus de médiation, vous allez retrouver ces capacités, qui sont en vous, de décider. Et vous serez fiers d’avoir fait vous-mêmes votre jugement « cousu main », adapté à vos attentes et vos besoins particuliers, et aux besoins de votre enfant, qui est unique.

17°) Dans le cadre de votre divorce vous pourrez également régler non seulement les problèmes relationnels, mais également les conséquences financières de votre séparation, y compris le partage des biens. Vous pourrez consulter vos avocats pendant la médiation et c’est eux qui rédigeront les projets d’accords que j’homologuerai s’ils respectent les intérêts de chacun.

18°) Le coût ? Vous craignez que cela vous occasionne une dépense supplémentaire. Le coût de la médiation est adapté à vos revenus ; il est raisonnable. Une médiation familiale revient moins cher qu’une enquête sociale qui ne réglera pas votre problème de relation. En plus, si vous n’êtes pas satisfaits du jugement vous ferez appel, l’un ou l’autre. Vous dépenserez beaucoup d’argent et d’énergie en procédures. La médiation est donc une économie, sur le long terme ; surtout en termes de bien-être retrouvé. Ce qui sortira de la médiation c’est un apaisement pour tous. Vous irez mieux, et votre enfant en sera le premier bénéficiaire.

19°) Vous craignez que ça ne rallonge l’audience ? Trois mois cela n’est rien par rapport à une guerre qui peut durer des années et vous ruiner psychologiquement et financièrement. Vous aurez réglé votre problème durablement et à long terme, plutôt que de saisir le juge de façon répétée.

20°) La médiation c’est un pari où vous n’avez rien à perdre et tout à gagner. Mon jugement fera sûrement de vous, deux mécontents, alors qu’en médiation vous pourrez trouver des solutions qui satisferont les besoins et les attentes de chacun.

La justice repose sur une logique gagnant/perdant ; la médiation instaure un rapport gagnant/gagnant.

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