Bien souvent, la passation de bras se passe à l'école ou à la crèche et les parents ne se croisent pas. L'un dépose l'enfant le matin et l'autre le récupère le soir. Mais il arrive par exemple pendant les vacances qu'il faille s'organiser autrement.
Ce moment où l'enfant passe des bras de l'un à l'autre, peut grandement inquiéter votre enfant. Sensible à votre conflit, il grogne ou pleure et ne sait pas s'il a le droit de sauter dans les bras de son autre parent sans risquer de vous faire de la peine. Parfois il se montre timide, timoré, s'accroche à votre cou comme un bébé panda ou pire se met à hurler.
Votre enfant a besoin que la transition entre vous soit la plus naturelle, la plus fluide et la plus paisible possible. Même si vous êtes en colère contre l'autre, il vous appartient de faire en sorte que cela se passe correctement. Il vous appartient pour rassurer votre enfant de le préparer en lui disant à l'avance qu'il va voir son autre parent. Et que c'est chouette!
Votre enfant se sentira en sécurité si vous,
- Organisez en amont le lieu et l'horaire précis de la passation. En cas de retard, prévenez l'autre parent par un sms.
- Si la passation se fait chez vous, plusieurs questions peuvent surgir. Est-ce que l'autre parent aura le droit de rentrer chez moi? de visiter la chambre de l'enfant? ou au contraire attendrez-vous l'enfant dans la rue ou au pied de l'immeuble?
Afin que l'enfant ne se sente pas abandonné, ne le laissez pas seul dans la rue avec son sac. Evitez également de l'attendre dans la voiture. Accompagnez-le jusqu'à son autre parent.
- Quand l'enfant est petit, ne vous contentez pas juste de tendre la poussette tel un paquet. Assurez-vous que l'autre parent a ce qu'il faut pour pallier à l'immédiat : couches, lait... il en va du confort de votre bébé.
- S'il n'est pas possible de se rendre au domicile de l'autre parent, choisissez un endroit neutre, par exemple un café où vous ferez patienter l'enfant agréablement, autour d'un chocolat chaud, au parc, chez un membre de la famille que vous appréciez et en qui vous avez tous les deux confiance...
- Restez courtois et saluez-vous. Votre enfant vous observe.
Même si il est tout petit, il ressent les tensions. Echangez à propos de votre enfant. Comment s'est déroulé le temps chez vous? l'enfant a-t-il fait des cauchemars? s'est-il mis à remouiller son lit? a-t-il son appétit habituel ? comment va son moral?
- Veillez à garder un discours respectueux envers l'autre parent. Pas de cris, d'insultes, de critiques, de jugements ni de tentatives de culpabilisation ou de menace.
- Attention ! Si votre relation est particulièrement conflictuelle, la passation n'est pas le moment pour une discussion longue. Le risque est que vous recommenciez à vous disputer devant votre enfant.
- Si vous avez besoin de vous mettre d'accord sur un sujet qui nécessite une discussion, trouvez un autre moment en dehors de la présence de l'enfant. Nous y reviendrons.
- Si votre enfant est malade n'oubliez pas de donner l'ordonnance et les médicaments. Ne mettez pas l'autre parent en difficulté.
- Si la transition se passe pendant les vacances et que l'enfant voyage avec sa valise, assurez-vous que ses affaires soient propres et repassées et que vous n'avez rien oublié d'essentiel. Cela risquerait de devenir sujet à tension. Pensez au Carnet de Santé.
- Assurez-vous que vous avez indiqué précisément où se trouvera votre enfant pendant ce temps de vacances. "Dans le Lubéron", "au ski" ou "au bord de la mer" ne suffisent pas. Donnez à l'autre parent une adresse et un moyen de vous joindre. Cela pourrait s'avérer très utile en cas d'urgence.
- Prévoyez en amont un "temps de contact" pour que l'autre parent sache à quel moment il peut joindre l'enfant sans bousculer votre organisation. Ce temps doit être raisonnable pour tous.
- N'oubliez pas le doudou. Objet transitionnel, il réconfortera votre enfant s'il a un moment de spleen.
- Ne laissez pas les adieux s'éterniser au delà du raisonnable.
- Dites à votre enfant qu'il va passer un moment merveilleux, que vous serez occupé pendant son absence et que vous serez bien.
- Ne lui dites pas qu'il va vous manquer sous peine de l'attrister inutilement ou qu'il se sente responsable de vous laisser seul
- Ne transmettez pas votre stress à votre enfant, faites-lui confiance, il est heureux.
En bref, vous devez avoir à coeur de "coacher votre enfant "de sorte que la transition soit la plus naturelle possible. Votre enfant a deux parents qu'il "aime pareil".
Votre place auprès de lui se doit d'être équilibrée. Il ne doit pas ressentir votre conflit ou avoir le sentiment qu'une frontière infranchissable vous sépare, au risque de basculer dans un conflit de loyauté.
Votre enfant a le droit de se sentir aimé et sécurisé par ses deux parents, ensemble.
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