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Faire la différence entre soi et son enfant.

 Trop souvent on a tendance à englober son enfant dans nos propres ressentis lorsque nous sommes confrontés à la séparation ou au divorce. La blessure est là, on a besoin de se justifier sur son choix ou faire comprendre à son enfant qu'on subit une situation non choisie. Mais en faisant ainsi on risque de le mettre en porte à faux. On le met sous l'influence de nos propres sentiments, l'entrainant à prendre parti. Or, il est indispensable de faire la différence entre soi, ce que l'on vit ou ressent et son enfant qui est tout autre.

Ton père/ ta mère ne "nous" a pas abandonné(e)s.  Il/elle m'a quitté(e), moi.
De même, je n'ai pas quitté mon conjoint "pour toi", mais bien parce que c'est mon choix, ma responsabilité d'adulte.  La séparation est bien une histoire d'adultes, qui concerne les adultes. Indiquer à l'enfant que l'on part "pour lui, pour son bien" revient à lui faire peser sur ses épaules, la responsabilité de la séparation de ses parents.

Afin d'éviter l'amalgame préjudiciable à votre enfant, lorsque vous parlez de la situation, évitez d'utiliser le "nous" et préférez le "je" pour bien différencier la place de chacun. Il s'agit de la rupture de votre relation conjugale qui vous concerne ainsi que votre (ex)conjoint(e).            

Garder chacun à sa place permet d'éviter d'instrumentaliser les enfants malgré soi. Ils ne sont ni une monnaie d'échange ni un moyen de faire pression sur l'autre.

Si votre ex a un comportement agressif ou déplaisant envers vous, il n'y a pas lieu de le punir en lui interdisant de voir l'enfant. Si vous êtes fâché contre l'autre, il en va de votre responsabilité parentale de préserver votre enfant et de ne pas l'entraîner dans la fracture du conflit.
S'il vous sent tendu, l'enfant risque de s'autocensurer, de ne pas oser parler de l'absence de son autre parent qui lui manque et de se renfermer sur son chagrin.

Au contraire ! Encouragez-le à faire des dessins, à envoyer des photos, à préparer des petits cadeaux. Plus vous oeuvrerez dans le sens de l'ouverture et de la pacification plus vous aurez des chances que l'autre parent finisse, à terme, par répondre par la pareille.

 
Votre enfant a préparé un joli dessin ou un découpage pour son autre parent? Mettez du prix à ce dessin. Dites-lui combien il fera plaisir à l'autre parent. 
Pourquoi ne pas envisager la création d'une jolie pochette dans laquelle l'enfant pourra glisser avec votre aide, tous ces trésors à remettre soigneusement à l'autre le jour de la passation de bras? Ce sera pour lui l'occasion de raconter les bons moments qu'il a passé avec vous, de revenir sur ces instants où il a ramassé ce coquillage  sur la plage ou la fleur des champs mise à sécher entre deux buvards. Ces partages sont de nature à rassurer l'autre parent, à lui montrer que l'enfant est bien, même quand il n'est pas avec lui.

Petit à petit, l'enfant comprendra qu'il n'a pas à prendre parti, et que si vous, ses parents, êtes fâchés l'un contre l'autre, il n'a pas à s'impliquer dans cette colère. Il sentira que le lien avec chacun de ses parents est protégé et que l'existence de sa famille continue.                                                                                                                                                    

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